Writing (In Progress)


Denial (Déni).


Anger (Colère).
Bargaining (Négociation).
Depression (Dépression).
Acceptance (Acceptation).

Au lendemain de la mort de sa mère de substitution, Aidan Collins a autre chose en tête que de penser aux cinq étapes de son deuil. Entre le retour de la femme qui l’obsède, la nécessité d’affronter la haine des habitants du coin, et les prémices alarmantes de sa nouvelle crise de démence, son existence est traversée par un tourbillon d’événements qui menacent de le faire sombrer dans la folie. Un abysse familier dont seul son frère aîné, Garrett, a toujours eu le pouvoir de l’extirper.

Pourtant, entre les hauts murs du sinistre manoir familial des Collins - Silver Ouest Castle-, Aidan va traverser les étapes d’un tout autre deuil. Un deuil terrifiant, d’un genre nouveau…et parfaitement inconcevable.


A peine une année sépare le premier roman de Khaoula Hosni ''A ta place'' et ce deuxième du nom mystérieux de Dabda. Si ce délai est relativement court il est pourtant suivi d'un bond gigantesque dans le style et de l'ambition  de l'auteur. En effet, même si le but de de cette chronique n'est pas de comparer les deux romans, l'on ne peut que noter la confiance affichée dans DABDA de par sa trame mais aussi de par son étonnante (et bien fournie) galerie de personnages: Exit le trio (quartet?) amoureux sur une îlot désert et confiné de ''A Ta place'', dans DABDA c'est tout le microcosme d'une famille en ruines que se propose de disséquer l'auteur, avec toujours ce sens du détail et cette finesse de l'observation. Là encore quelques thèmes récurrents se dégagent du livre: La relation fraternelle quasi fusionnelle, le rapport à la mort, Un père absent et une mère distante, voir hostile et les problèmes de communications qui engendrent très souvent des situations extrêmes et des répercussions dramatiques. DABDA, c'est donc du solide et se lit comme d'habitude avec tout autant de plaisir que le premier (si ce n'est plus, ce sera laissé à l'appréciation du lecteur). Encore une fois l'auteur s'affranchit des contraintes habituelles liées au roman tunisien (pourquoi ça se passe pas à Tunis? pourquoi les noms sont étrangers?) et joue avec brio avec les codes du récit de suspense et de fantastique pour le plus grand plaisir des amateurs du genre mais ravira sans peine les néophytes

Le livre n'est pas exempt de défauts non plus. Peut-être que le plus gênant serait la liberté prise par l'auteur concernant la narration en point de vue interne qui vire de bord en plein milieu du récit pour suivre un deuxième personnage avant de revenir vers le narrateur central (la chose se répétera par deux fois par la suite). Une dérogation à la règle assez déstabilisante, surtout qu'elle tombe à pic pour se sortir de certaines impasses scénaristiques. L'autre point faible du livre est une certaine baisse de rythme qui s'installe dans le dernier tiers: le fil se perd fréquemment dans des sous-intrigues dispensables, certaines lourdeurs s'installent et des situations évidentes sont soulignées plus que de raison. Un dernier regret (ou une déception de taille, ce sera laissé à l'appréciation du lecteur) celui de ne pas avoir de Climax digne de ce nom à la fin du récit. Certes il y a un dénouement, mais à mon avis, très en deçà de l'excellente mise en place effectuée tout au long de la narration. Une fin explosive et des enjeux plus ambitieux auraient vraiment donné une toute autre dimension au livre, car en l'état, DABDA est un livre qui vit et vaut principalement par ses personnages. 

Malgré ces quelques fausses notes, DABDA reste l'un de meilleurs romans de la scène littéraire tunisienne de l'année. Original, extrêmement bien écrit et construit, il constitue un must, à lire d'urgence et finit par asseoir le statut khaoula Hosni comme auteur tunisien à part entière et avec laquelle il faudra désormais compter. 

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